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Préparation et riposte aux épidémies au Tchad, sept 2021

Faits saillants d’une analyse de l’Institute of Development Studies


Le manque de capacités des services de santé fournis par l’État entrave sérieusement la capacité du Tchad à lutter contre les maladies. Le pays est confronté à un lourd fardeau de maladies transmissibles et un fardeau croissant de maladies non transmissibles.


Le programme ACE (l’Afrique contre les épidémies) travaille avec le Tchad en vue d’améliorer la sécurité sanitaire et de sauver des vies. L’intégration des perspectives des sciences sociales aux travaux d’appui technique d’ACE procure des avantages considérables. Elle nous permet de mieux comprendre les contextes dans lesquels nous opérons et détermine le soutien que nous apportons. Elle peut également aider à façonner des systèmes de réponse rapide plus efficaces, adaptatifs, fondés sur des données probantes et planifiés en consultation avec les communautés touchées et à risque.

L’Institute of Development Studies (IDS) est un précieux partenaire-ressource d’ACE. Avec notre appui, cet institut a récemment produit une série de notes d’information technique détaillant les principaux problèmes politiques, économiques, culturels et sociaux auxquels sont confrontés tous les

pays avec lesquels nous travaillons. Voici un aperçu

de son analyse pour le Tchad.


Principales considérations et recommandations au Tchad — résumé


Améliorations en matière de partage des données et de coordination : il est nécessaire d’améliorer les mécanismes de redevabilité, de coordination et de partage des données entre le système de santé et l’ensemble des secteurs, en particulier entre les acteurs de la santé et les acteurs humanitaires. Cela permettra de renforcer la capacité du pays à lutter contre les maladies.


Amélioration de l’accès aux soins de santé fournis par l’État : les soins de santé dispensés par l’État ne sont pas gratuits. L’accès physique et économique aux cliniques mises à disposition par le gouvernement est insuffisant et les soins prodigués sont de mauvaise qualité. Par conséquent, les personnes qui peuvent se le permettre se rendent dans des cliniques privées ou chez des prestataires alternatifs de soins de santé, tandis que les pauvres consultent des cliniques religieuses ou gérées par des ONG, plus abordables, lorsqu’elles sont disponibles. Les systèmes de santé mis en place par l’État pourraient être consolidés en renforçant les capacités des personnels de santé. Afin de renforcer la confiance, les services de l’État pourraient être adaptés aux coutumes et besoins locaux. En outre, le personnel et les agents de santé bénévoles pourraient être recrutés localement dans la mesure du possible, afin d’améliorer l’appropriation locale et les relations interculturelles au niveau des cliniques.


Soutien ciblé aux communautés vulnérables : le ciblage doit être opéré au niveau local, puisque la vulnérabilité est largement déterminée par le contexte. On peut citer parmi les groupes qui doivent être considérés comme nécessitant potentiellement un soutien supplémentaire : les personnes dont l’infrastructure d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH) est insuffisante, les pasteurs nomades, les populations urbaines démunies, les personnes vivant dans les camps de déplacés, les pêcheurs, les enfants des rues et les femmes.


Remédier aux causes structurelles de la vulnérabilité aux épidémies : de nombreux facteurs de maladie au Tchad sont davantage liés au manque de services de base (par exemple l’eau et l’assainissement) et de filets de sécurité qu’aux « comportements à risque ». Dans ce pays, l’accès aux services de santé est également influencé par les relations entre les sexes, que ce soit en termes de prise de décisions au niveau des ménages ou de relations entre les patients et le personnel des cliniques. Ces causes structurelles peuvent être résolues par la coopération des différents secteurs (WASH, protection sociale, égalité entre les sexes et développement, etc.).


Engager les prestataires alternatifs de soins de santé : les Tchadiens recourent à une variété de prestataires de soins de santé, y compris à des services du secteur public et du secteur privé, des cliniques biomédicales à but non lucratif, des marabouts pratiquant la guérison par la foi, des tradipraticiens, des vendeurs de médicaments et des devins. Les prestataires alternatifs de soins de santé pourraient être engagés dans la surveillance, la communication sur les risques, l’administration de certains traitements et l’orientation vers des services biomédicaux. Le renforcement de la compréhension interculturelle serait bénéfique à la fois dans les cliniques et en termes d’adaptation de la communication sur les risques à des populations spécifiques.


Instaurer la confiance pour renforcer la riposte aux épidémies : une importante part de la population tchadienne se sent privée de ses droits. Les précédentes ripostes aux épidémies ont déjà engagé les communautés de manière efficace, mais il est possible d’améliorer l’impact de ces ripostes en adaptant les activités et les communications aux contextes locaux. L’implication dans la riposte aux épidémies d’acteurs reconnus tels que le personnel de santé, les organisations de la société civile et les autorités locales, peut atténuer la réticence de certaines communautés et alimenter la riposte en perspectives nouvelles et précieuses. Il est possible de s’appuyer sur les retours d’informations pour adapter les activités de riposte et répondre aux demandes et préoccupations des communautés. La communication doit être adaptée aux langues et idiomes locaux, afin de veiller à ce que le ciblage et les messages ne recourent pas à la culpabilisation et à la stigmatisation.


La note d’information technique de l’Institute of Development Studies (IDS) a été rédigée par Hoinathy Remadji, Allah-Kauis Neneck, Valerio Colosio et Santiago Ripoll.


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Septembre 2021

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